Bien que de très nombreux Terriens l’ignorent, il n’est plus nécessaire de démontrer toutes les applications utilisées au quotidien « tombées du ciel ». Il n’y a là aucune intervention divine mais simplement l’ingéniosité des hommes développée depuis plusieurs décennies. A titre d’exemple, les petits véhicules autoportés utilisés par les personnes à mobilité réduite sont directement dérivés de la Jeep lunaire ; et que dire des usages quotidiens qui seraient impossibles sans tous les satellites qui tournent inexorablement autour de la Planète ou en position géostationnaire.
Deux sources nous précisent les données, un bureau européen (Euroconsult) et un bureau des USA (The Tauri Group). En 2014, les budgets spatiaux consolidés étaient de 66,5 G$. Les USA arrivent en tête pour un montant de 34,6 G$ représentant la moitié des dépenses mondiales ; puis l’on trouve la Russie, l’Europe (ESA). Quant à la Chine, la difficulté à obtenir des données fiables étant, l’interrogation subsiste ; mais quand on essaye de valoriser les réalisations concrètes, les analystes penchent pour classer la Chine au quatrième rang mondial. D’autres Pays sont identifiés avec des engagements financiers plus modestes mais parfois en nette croissance (Brésil, Inde, Iran…) où l’on trouve, outre les trois cités, le Canada, la Corée du Sud, l’Argentine, le Kazakhstan…
Au-delà des engagements étatiques, l’astronautique est aussi devenue un véritable business lucratif. D’après le SIA – Satellite Industry Association – les dépenses engagées pour les activités spatiales en 2014 se sont élevées à 203 G$, en hausse régulière puisqu’en dix ans, les chiffres d’affaires ont été multipliées par 2,3. La répartition est celle-ci : 38% pour les satellites de télécommunication ; 14% pour les satellites gouvernementaux de télécommunication ; 14% pour les satellites de télédétection ; 11% pour des missions technologiques ; 8% pour les satellites de navigation ; 8% pour les satellites de surveillance militaire ; 5% pour des missions scientifiques ; 2% pour les satellites de météorologie.
Enfin, si on intègre dans les calculs les effets des systèmes par satellites sur les secteurs non directement dans l’industrie spatiale stricto sensu, on aboutit à un total de 323 G$.
En complément, nous trouvons aussi une foultitude d’activités liées au spatial, depuis les cub-sat, les mini-satellites lancés par des équipes amateurs, jusqu’à la mise en œuvre de projet à vocation scientifique. Ainsi des efforts de la Planetary Society. Baptisée LightSail-A, la nouvelle voile solaire a pour but de tester dans des conditions spatiales le déploiement de la surface destinée à intercepter les photons émis par le Soleil et les transformer en énergie utile.
L’originalité du financement du projet d’un montant de 2 M$ tient à ce qu’il fut monté à la fois par les cotisations des quarante mille membres de l’organisme à but non-lucratif et des donations privées, le tout relevant de la logique du crowdfunding – financement participatif. Jusqu’aux années 2000, l’espace était grosso modo sous monopole des Etats ; maintenant, les acteurs privés ont pris toute leur place, réalisant ainsi la prédiction de Neil Armstrong…
Liam FAUCHARD / FutureScan / Octobre 2015