La Russie fait peur. Un président américain n’hésita pas à parler de l’URSS comme d’un « empire du mal », et la crise ukrainienne a remis cette notion au goût du jour à propos, cette fois, de la Russie. On parle du « pouvoir de nuisance » du Pays alors que d’autres évoquent une « impuissance génétique » des Russes à la démocratie. La Russie de l’ère Poutine ne cesse d’inspirer la méfiance, et jamais son image n’a été aussi négative.
Or, dans le même temps, c’est la Russie elle-même qui a peur.
Vingt-cinq ans après la fin de l’URSS, le Pays, ses élites, sa société civile sont traversés par toute une série de hantises. Les ébranlements successifs traversés dans les années 1980-1990 ont remis en cause bien des certitudes acquises. Et, partagé entre des aspirations réformatrices et la crainte d’une société libérale, le Pays semble tenté par le repli dans un nouvel isolement.
Jean RADVANYI & Marlène LARUELLE
Armand Colin – 2016 – 240 pages
Fort justement, le livre s’ouvre P.6 sur un poème très connu des… poètes… et des amis de la Russie.
« On ne peut pas comprendre la Russie par la raison,
On ne peut pas la mesurer,
Elle a un caractère particulier,
En la Russie, on ne peut que croire. » Fiodor Tiouttchev
Un Russe sur cinq meurt des suites de sa consommation d’alcool, à quoi s’ajoute le statut peu enviable pour la Russie de leader mondial de la consommation d’héroïne (une place que le Pays partage avec l’Iran). Avec environ 70 tonnes consommées par an, soit près du quart de la consommation mondiale, la Russie compte, selon le service fédéral de lutte contre les drogues, plus de 8 millions de citoyens consommateurs de drogue.