« Face à chaque grand problème qui se pose à nous, qu’il s’agisse du dérèglement climatique, de la menace d’une nouvelle forme de grippe ou du suicide de salariés, tout se passe comme s’il importait avant tout d’en identifier une cause, simple et unique, afin de mettre au plus tôt un remède censé tout régler. »
Patrice HUERRE (Psychiatre)
Préambule / Données factuelles
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Depuis 1998, tous les observatoires indiquent que la température moyenne du Globe – ce qui en soi ne veut pas dire grand-chose de pertinent – diminue ou stagne, alors « nous » avons balancé 30 % de CO2 supplémentaire dans l’atmosphère depuis cette date.
Depuis plus de 20 ans, le satellite TERRA informe qu’il fait de plus en plus froid ici et de plus en plus chaud là – en dixièmes ou vingtièmes de degré.
La banquise arctique fond partiellement. La calotte glaciaire de l’Antarctique s’accroît régulièrement (92% de la masse glaciaire totale de la Planète) ; les énormes blocs de glace tombant dans l’océan à sa pointe Ouest furent constatés par Dumont d’Urville… en 1840.
L’Agence météorologique australienne (mission OMM) ne signale pas de « montée du niveau de l’eau océanique » depuis trente ans ; au Bengladesh non plus, évidemment, puisqu’il s’agit d’un phénomène de subduction dû à la tectonique des plaques : le subcontinent indien s’enfonce dans l’Océan Indien.
Le livre du physicien François Gervais « L’innocence du carbone », publié il y a deux ans, n’a fait l’objet d’aucune contestation. Etc. Etc.
Rappel : 3 Organismes concernés. L’IPCC – Intergovernmental Panel for Climate Change (et pas Giec, car il n’y a aucun experts, ce sont des diplomates (Décision ONU)) / Le SBSTA – Subsidiary Body for Scientifical and Technical Advice, organisme complémentaire de l’IPCC qui produit des études très contrastées… rarement prises en compte … et ignorées des Médias / L’INC – International Negociation Committee, qui organise les grandes messes (Kyoto, Durban, Copenhague, Paris, etc.).
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Autrement dit, faire croire aux gogos que le minuscule homo pourra modifier le cours des évolutions climatiques est un mensonge. Le mantra du « facteur 4 » à l’horizon 2050 ne changera en rien le mécanisme en cours. De plus, le vocabulaire utilisé est totalement fallacieux en mettant en avant des propos du genre « Sauvons la Planète », car la Planète, justement, va très bien et poursuivra sa course dans l’espace à 30 km/s pendant encore au moins 4 Gans !
Ce qui ne nous dispense pas d’être attentifs et intelligents avec les matières agricoles, minerais, énergies, eau, air…… et aménités réciproques humaines, évidemment ; c’est la pédagogie de l’intelligence versus doctrine de la peur.
Le parallèle de la biodiversité.
Il est aussi stupide de demander à un Terrien lambda de « sauver la Planète » que d’enjoindre à un Lapon d’agir pour préserver l’écrevisse à pattes blanches du Sud-Ouest français.
Il est indécent de culpabiliser une famille du Burkina qui a bien du mal à survivre en lui demandant de se restreindre pour « sauvez le climat ».
Il y a 500 ans, les vivants d’un territoire européen, par phénomène d’accommodation, pouvaient deviner comment faire prospérer des espèces végétales et animales utiles à leur survie ; ils n’avaient aucune idée de ce que faisaient des vivants du Rio de La Plata. La vision globale de la Planète, sans doute effective pour 2 à 3 Ghab sur les 7,5 actuels, occidentalo-centrée, s’est imposée peu à peu pour mieux définir les espoirs de l’homo sapiens en tant que tel, pas pour culpabiliser tel ou tel autochtone à propos de phénomènes qu’il ne pourra ni seul, ni collectivement, maîtriser. Rappelons que les écarts de puissance entre ce que l’homo peut déployer au mieux et celles intrinsèques à la Terre se mesurent sur des échelles allant de 1015 à 1030 ! [1] Un peu de modestie ne nuirait pas. Et mettons en pratique la « culture du ET » : Oui, à une vision globale ET oui, à des actions locales… qu’elles soient compatibles avec la vision globale ou pas.
Le séisme de Tohoku en Mars 2011 est emblématique de l’orgueil humain démesuré : ce fut le troisième séisme de magnitude 9 (Richter) enregistré depuis 150 ans ; il va de soi que ce sont les Japonais avec leurs petits bras musclés qui l’ont provoqué… En 2009, les astronomes terriens ont assisté à l’impact d’un astéroïde de 200m de long – autrement dit tout petit au regard des géocroiseurs observés plus près de nous – sur la planète Jupiter ; le choc dans l’atmosphère jovienne a engendré une énergie équivalente à 5Gt de TNT soit 330 000 (trois cent trente mille) fois la puissance de la bombe-A larguée sur Hiroshima le 06 Août 1945. Enfin, plus près de nous, la chute d’une météorite en Russie, un caillou de 20m de diamètre, a dégagé une énergie cinétique équivalente à 30 fois celles de la bombe-A déjà citée.
Ces faits sont connus. Ce qui n’empêche pas des auteurs médiatiques d’écrire et de dire que « l’homme est devenu plus fort que la nature » ; « l’homme est devenu plus fort que l’atome ».
Quelle prétention absurde.
Histoire déjà ancienne que les grecs nommaient l’hubris, mais aggravée par la puissance des techniques et l’ignorance des « diseurs ».
Dire que le système climatique est chaotique, c’est reconnaître que, si l’on modifie même très légèrement les conditions initiales, la trajectoire du système va rapidement être très différente.
Le climat est un système complexe dont nous n’avons qu’une connaissance imparfaite. Les processus les plus banals comme l’écoulement des fluides ne peuvent être calculés que par des simulations numériques. Les ordinateurs sont encore très loin de la puissance de calcul qui serait nécessaire pour que l’ensemble des processus soient pris en compte au niveau le plus fondamental.
[Pascale Braconnot, Le climat : la Terre et les Hommes, EDP – 2014].
On ne saurait mieux dire… et on mesure l’impasse dans laquelle nous entraîne la « COP21 » qui se tiendra à Paris en Décembre 2015, avec son scénario univoque, par définition – fondamentaux de la discipline – non prospectif. Ce à quoi fait écho la citation d’Henri Atlan « Croire qu’on a découvert la cause d’un phénomène alors qu’on n’a fait qu’en identifier une cause parmi beaucoup d’autres est un danger d’extrapolation ou de généralisation abusive. »
La question cruciale des modélisations s’impose : il serait beaucoup plus efficace d’homogénéiser les méthodes d’observation et d’accroître très fortement le nombre des lieux mobilisés pour ce faire. Les paramètres utilisés de nos jours souffrent de deux maux : leurs choix effectués souvent pour « prouver » ce qu’on cherche, et du fait qu’ils sont trop restreints : quid des nuages, de la vapeur d’eau, de la biosphère, des artefacts, mécanismes isolés, etc. ?
La fascination quasi mystique pour le « réchauffement climatique d’origine anthropique » renvoie sans doute aux craintes millénaristes du passé et aux composantes irrationnelles et religieuses de l’esprit humain : facilité de croire versus effort de penser ; obéir plutôt que réfléchir.
De plus, depuis trente ans, l’IPCC nous assène, sans discussion possible, des tautologies qui ne cessent de se boucler sur elles-mêmes dans une sorte de mantra répétitif. Or, comme nous l’a appris fort justement Albert Einstein
« On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré. »
Tout scientifique sérieux et honnête sait qu’il y a bien des évolutions climatiques. En revanche, ce que personne ne sait vraiment c’est la nature de ces évolutions.
En gros, il y aurait trois hypothèses : A/ Origine anthropique ; B/ Dégazage des océans ; C/ Changement propre à la Terre, comme il y en eut dans le passé … en absence de tout homo !
L’ennui profond avec la thèse de l’IPCC est qu’elle s’appuie sur des modélisations dont nous savons parfaitement qu’elles sont … très imparfaites, et qu’elles relèvent de l’effet GIGO – Garbage In / Garbage Out -, c’est-à-dire que la qualité des résultats dépend de la qualité des intrants ; ou encore dit autrement : comme certains veulent que les résultats collent avec leurs croyances, ils induisent dans leurs modèles les facteurs qui vont démontrer… leurs croyances. Alors que [lire supra] la puissance des ordinateurs est incapable de modéliser correctement l’imbrication de tous les facteurs réels ou supposés, nous savons aussi qu’à propos de la crise financière de 2008 et ses suites « Force est de reconnaître que la plupart des modèles mathématiques utilisés par l’industrie financière étaient idéalisés. » [2]
Il en va de même pour le scénario unique présenté par l’IPCC.
« L’esprit scientifique nous interdit d’avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement. »
[Gaston Bachelard]
Depuis le sommet de la Terre tenu à Rio en 1992, quel est l’organisme qui s’est le mieux organisé, le mieux positionné, le plus efficace dans ses actes et préconisations : le World Business Council for Sustainable Development !
Karl Marx aurait sans doute jugé que le « réchauffement climatique » était une aubaine face à la baisse tendancielle du taux de profit. Il suffit de faire peur aux manants avec des accents catastrophistes répétés sans relâche par des grands médias complices « il ne faut pas polluer, pas se déplacer, pas trop consommer … mais plutôt les produits « verts », « bio » « éthiquables »…… (à plus forte marge) et vous tenir tranquille, la période est grave, l’emploi et les salaires c’est secondaire…etc… ». Pendant ce temps, le greenwashing bat son plein. [3] Ce que Naomi Klein appelle « La stratégie du choc – pour un capitalisme du désastre », sauf qu’elle a interprété ce qui se passe complètement à l’envers. [4]
Ajoutons le racisme anti-science qui s’est peu à peu instillé dans les esprits – principalement occidentaux – via l’écologisme rétrograde, nous obtenons les incompréhensions des populations devant les phénomènes réels complexes… que les tenants de la décroissance résolvent à coups d’idéologie simpliste. Et pourtant nous, collectivement pour l’ensemble du Globe, disposons d’un niveau scientifique (découvertes) jamais atteint à ce jour, et des moyens techniques (idem) pour faire face du mieux possible aux dysharmonies climatiques à venir. De ce point de vue, l’attitude des Néerlandais qui ne manifestent aucune inquiétude quant à une éventuelle montée du niveau de la mer du Nord devrait attirer l’attention des catastrophistes.
« On a souvent affirmé avec assurance que l’origine de l’homme ne pourra jamais être connue ; mais l’ignorance engendre plus souvent l’assurance que ne le fait la connaissance ; et ce sont ceux qui connaissent peu, et non ceux qui connaissent beaucoup, qui affirment aussi positivement que tel ou tel problème ne sera jamais résolu par la science. » [Charles Darwin]
La position dominante de L’IPCC dans « l’information » sur le climat engendre un climat délétère, où tout débat se trouve réduit, pour de nombreux acteurs, à des affrontements d’étiquettes, dont certaines interdisent d’interroger des sujets tels que l’origine du réchauffement climatique, le principe de précaution, la place de la démographie dans les conséquences du changement climatique, etc. Même la papauté se trouve emportée par cette exigence d’unanimisme, jusqu’à nous inviter à souffrir personnellement plutôt que de comprendre pour agir. [10]
Quant au couplet sur « le monde fini » dans lequel nous habiterions, c’est également un mensonge. Les ressources en matières premières inexploitées sont gigantesques, les réserves de produits énergétiques ne le sont pas moins (il n’y a jamais eu autant de pétrole et de gaz disponibles), l’amélioration des rendements agricoles en Afrique où 20 % des terres arables sont cultivées est devant nous, l’exploitation raisonnée des océans via l’aquaculture est prometteuse, les géocroiseurs contiennent des réserves en minerais telles que l’humanité ne pourra jamais les consommer (capture, très sérieusement étudiée par la NASA et la société privée Planetary Ressources) ; sans omettre le programme spatial chinois qui avance à grands pas et qui comporte – entre autre – l’exploitation de l’Hélium3 de la Lune comme source d’énergie nouvelle, etc. Pour exemple : les réserves de Terres Rares océaniques découvertes par des géologues japonais sont mille fois supérieures à celles terrestres connues ; la filière Thorium en remplacement de l’Uranium (en attendant la fusion thermonucléaire) permettrait de construire des centrales à faibles déchets, avec, de plus une présence du minerai bien réparti sur la Planète, évitant les concentrations conflictuelles et mafieuses ; non seulement nous savons maintenant produire de l’hydrogène à coût économique mais de plus, de l’hydrogène natif a été découvert à plusieurs reprises. [5]
Le discours médiatique de perroquets comme quoi « Fin Août 2015, l’humanité a achevé de consommer les ressources naturelles dont elle disposait » non seulement ne repose sur aucune base scientifique sérieuse (il faut mesurer autant les inputs que les outputs, ce qui n’est jamais fait) mais, pour qui est attentif, se révèle doublement absurde : si nous avons épuisé les ressources, alors comment faisons-nous le tour de force de continuer à produire et à vivre ? Les données vérifiées (supra) donnent l’information inverse : alors, pourquoi faire peur, quel est but caché ?
Est-il intelligent de s’apprêter à dépenser des sommes considérables en se trompant de diagnostic? La comparaison entre les efforts chiffrés réclamés par l’IPCC est formel : pour 165 milliards de dollars par an le bénéfice en termes de vies sauvées serait marginal au regard de celui qu’il serait possible de tirer d’un investissement quatre à cinq fois moindre dans l’adaptation des cultures agricoles, la lutte contre le paludisme et la protection de côtes.
Quant à ceux qui plaident pour des économies « low carbon », avec notamment des taxations du genre taxe carbone ou permis de polluer via lesquels le protocole de Kyoto s’est révélé désastreux, alimentant la production de CO2 au lieu de la réduire [6] [7], nous leur rappellerons humblement que si le carbone est omniprésent sur notre Terre c’est parce que c’est le seul élément de la classification périodique de Mendeleïev à être tétravalent ce qui permet des combinaisons stables quasi infinies (le silicium est aussi tétravalent mais produit souvent des composés instables).
Un Euro dépensé dans la lutte contre le « réchauffement » climatique rapporte 90 Eurocent ; mais la même somme rapporte 16 Euro dans la lutte contre la faim, et 20 Euro dans la santé. [8][9]
Encore une fois, apprenons à apprivoiser le changement climatique très diversifié qui se présente à nous adapter au moyen de réponses très diversifiées… et positives, et bannissons la doctrine de la peur qui nous aliène. Apprendre et transmettre pour anticiper sont des ambitions bien plus importantes et motivantes que de se lamenter « Le savant doit ordonner ; on fait la science avec des faits comme une maison avec des pierres ; mais une accumulation de faits n’est pas plus une science qu’un tas de pierres n’est une maison. » [Henri Poincaré]
Et une fois de plus affirmons que « nous ne sommes pas dans un monde fini » tant des réserves énormes existent encore sur Terre, sans omettre la Lune, l’espace, les géocroiseurs…etc…
« Ce qui est important, ce n’est pas la Terre que nous laisserons à nos enfants, mais les enfants que nous laisserons à la Terre » [Patrick BAUDRY]
In fine, nous observons que le projet de réchauffement climatique d’origine anthropique n’est ni un projet scientifique ni un projet écologique, mais un projet économique et politique !
Conclusions provisoires.
¤ Il y a des évolutions climatiques plurielles.
¤ Leur aspect chaotique et leurs interactions nombreuses en font un objet de la complexité qui ne peut se traiter avec des réponses simplistes et univoques.
¤ Il est mensonger de laisser croire que l’homo sapiens puisse modifier quoi que ce soit aux forces géophysiques et astrophysiques en cours.
¤ Il faut raisonnablement nous apprêter et nous adapter (apprentissage) aux changements diversifiés probables avec des moyens et des effets diversifiés, ici et là, sans contrevenir à l’amélioration du niveau de vie des populations, notamment les moins dotées actuellement.
¤ En matière de réchauffement, la seule certitude, est la surchauffe politico-médiatique.
Liam FAUCHARD (Chimie/Biochimie) et Jean PIANEL (Physique), sont tous les deux Conseillers du Groupe FUTUROUEST / www.futurouest.com (Fondé en 1992, siège à Lorient).
Leurs propos climato-critiques (et pas sceptiques) n’engagent pas le Groupe en tant que tel.
[1] = Antrhopocène ou Anthropophobie ? – FuturWest N°54 – Printemps 2015.
[2] = Frédéric Abergel, in HS Sciences et Avenir, Janvier-Février 2015.
[3] = Valérie Charolles et Liam Fauchard, Le Développement Durable, dernier avatar du capitalisme, Revue FuturWest n°32 – 2009.
[4] = Naomi Klein, Actes Sud 2008.
[5] = Un Monde fini ? – Ouest France Mars 2008.
[6] = Le Monde – 11 Septembre 2015.
[7] = Jacques Mistral, Le climat va-t-il modifier le capitalisme ?, Eyrolles 2015.
[8] = Bruno Tertrais, L’apocalypse n’est pas pour demain, Denoël 2011.
[9] = SCM, La lutte contre le réchauffement climatique : une croisade absurde, coûteuse et inutile.
www.scmsa.eu / www.scmsa.eu/archives/SCM_RC_2015_08.pdf
[10]=Pape François, Laudate Si’ , Bayard, en particulier les § 101, 186, 50, 19.
Religion
Les religions monothéistes ont inventé des concepts abstraits pour l’au-delà afin que l’hominidé évite de penser par lui-même et accepte sa condition terrestre sans rechigner : paradis, purgatoire, enfer… De nos jours, l’enfer n’est plus dans l’au-delà mais s’invite sur Terre, non pas comme une forme de l’existentialisme, mais sous forme du « réchauffement climatique ». Les hominidés ont péché (découvertes, sciences, connaissances, agriculture, industrie, technologie…), ils doivent payer, se confesser, souffrir par la rédemption, etc….etc.
Mais comme nous l’a appris Richard Feynman (Prix Nobel de Physique 1965) : « La théorie de l’électrodynamique quantique décrit la Nature comme étant absurde du point de vue du bon sens. Cependant, elle concorde parfaitement avec l’expérience. J’espère que vous pouvez accepter la Nature telle qu’elle est, c’est-à-dire absurde. »
Dont acte.