Quand et où le capitalisme est-il né ? Est-il le fruit de circonstances favorables ou a-t-il émergé grâce à la volonté des hommes ? Relève-t-il de la marche inéluctable vers un progrès inévitable ? Est-il forcément lié à l’Occident et à la démocratie ou peut-il s’épanouir ailleurs et sous d’autres formes ?
De l’Angleterre du 17e siècle à la Chine du 21e siècle, l’auteur retrace l’histoire de ce modèle devenu le fondement de nos société modernes, source de changements et de renouvellements permanents, parfois restreints et prévisibles, parfois profonds et incontrôlés.
Elle s’attache à démontrer que le capitalisme est avant tout un phénomène culturel quand les économistes, avec leurs modèles mathématiques, l’entourent de l’aura mystique d’un mécanisme autonome. Il nous serait donc possible de modeler ce formidable système de production de richesse pour qu’il soit au service des hommes et non au service de l’argent.
Joyce APPLEBY
Piranha – 2016 – 525 pages
Ouvrage majeur !
Dès la page24, le ton est donné, l’auteur appuyant les découvertes de Max Weber. Selon ce dernier le capitalisme moderne fut un sous-produit de La Réforme. Cette morale de l’effort allait se nicher dans tous les recoins de la société ordinaire, un utilisant le scalpel de la rationalité pour exciser les appendices de la religion papiste. Ce qui transforma les habitudes, c’est la moralité et la rationalité que les puritains introduisirent dans le monde du travail, conférant au travail une valeur religieuse que les aristocrates lui avaient refusée.