Tout change au 19e siècle : la révolution industrielle bouleverse en profondeur les sociétés occidentales. Les ingénieurs et les scientifiques multiplient les inventions et transmettent à leurs concitoyens la folie du progrès, ce mot magique qui apaise les craintes et fait rêver aux bonheurs du futur. L’an 2000 est alors une commodité, une date clé qui cristallise tous les espoirs de l’humanité en mouvement. Avec l’apparition de la locomotive, de la voiture et bientôt l’avion, les prédictions quant aux merveilles que réservent le 20e et le 21e siècle vont bon train.
De Jules Verne à George Orwell, en passant par le rêve électrique d’Albert Robida et les prophéties de H.G. Wells, ce livre convie le lecteur à un voyage au fil de prédictions parfois hasardeuses, souvent drôles et quelques fois incroyablement visionnaires. Il y croisera des prophètes, des rêveurs, des scientifiques et des idéologues qui furent tous animés par la même question : à quoi ressemblera le Monde en l’an 2000 ?
Bien vivre, bien vieillir en Bretagne
L’article de François Desbordes comporte plusieurs illustrations et est accessible en pdf dans la revue n°58. Présentation de la conférence sur internet sur http://vitasod.fr/secret-melon.html en bas de la page « VITASOD by Agence 202 »
L’espace, le pélerin et le rêve
Les avis sont partagés : l’espace, sous-entendu l’aventure spatiale, la conquête spatiale, fait-il encore rêver. Si vous posez la question à une personne occidentale qui a vécu en direct l’arrivée des premiers hommes sur la Lune, la réponse est quasiment toujours positive. Cela tient à « l’enchaînement » des causes et des réalisations, comme la mousse au chocolat pour les gourmands : une fois qu’on y a goûté, difficile de s’en passer.
D’un autre côté, il y a les désabusés qui s’intéressent de temps à autre au sujet et qui
conviennent que ce qui se passe au-dessus de nos têtes depuis 1998 n’est guère passionnant, sans doute parce que les expériences minutieuses réalisées à bord de l’ISS ne touchent pas aisément le grand public.
Et puis, il y a Mars !
Fiscalité européenne et développement soutenable
Malgré des succès évidents dont voudraient s’inspirer bien des groupements politiques de la Terre, l’UE ne rencontre pas une adhésion sincère de la majorité de ses habitants. Les torts sont partagés mais les grands médias sont les premiers responsables ; plutôt que de mettre en valeur les réussites incontestables (paix, prospérité, démocratie, peine de mort abolie, Erasmus, Leonardo, Airbus, Ariane, Schengen, Euro, etc.), on passe son temps à chicaner « Bruxelles » qui
ne fait qu’appliquer les Traités signés par tous les gouvernants.
La culture du ET
Depuis les années 1980, les Pays développés puis les Pays émergents sont entrés
dans l’Ère de L’Information, nom donné par consensus entre les chercheurs à ce qui fut nommée initialement « ère post-industrielle ». Correction salutaire car l’industrie – au sens premier du mot – est ce qui détermine toute prospérité telle que connue de nos jours ; simplement, l’information et son traitement sous toutes ses formes sont devenus une composante primordiale dans l’organisation du système productif central et de ses activités connexes. Sciences physiques (nanotechnologies), sciences du vivant (biologie, biotechnologies), sciences de l’information (télématique généralisée), cognition (à la recherche de l’homme augmenté). De même, avec des aspects sympathiques et d’autre nettement moins, la circulation des informations fait partie du quotidien d’une grande partie des Terriens (téléphone, tablette, Web…).
Penser et agir avec la nature
Que signifie « protéger la nature » ? Répondre à cette question concrète, urgente, suppose d’affronter une question proprement philosophique. Car la notion même de « nature » ne va plus de soi. On a pris l’habitude d’aborder l’environnement à partir des oppositions entre nature et culture, naturel et artificiel, sauvage et domestique, que la globalisation de la crise environnementale a effacées : le changement climatique remet en cause la distinction traditionnelle entre histoire de la nature et histoire humaine.
Ces oppositions tranchées n’ont plus lieu d’être, mais leur effacement ne signifie pas pour autant le triomphe de l’artifice. On peut continuer à parler de « nature » et même en parler mieux, parce qu’il n’y a plus à choisir entre l’homme et la nature, mais plutôt à se soucier des relations entre les hommes, dans leur diversité, et la diversité des formes de vie…
L’originalité de cet ouvrage tient à la démarche qui l’a inspiré : il s’agissait de conduire une enquête philosophique alliant l’exigence conceptuelle à des études empiriques et aux acquis scientifiques (en écologie, éthologie, biologie, etc.). Ce faisant, il articule des questions qui trop souvent, s’ignorent : une réflexion sur la nature et une réflexion sur la technique – qui ne soit pas oublieuse de la nature.
Catherine LARRERE, Raphaël LARRERE
Penser et agir avec la nature
La Découverte – 2015 – 335 pages
Géopolitique de l’Aménagement du Territoire
Affrontements autour du projet de nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, contestation des permis d’exploration de gaz de schiste, fermetures d’usines, émeutes en banlieue… autant d’événements qui illustrent la crise profonde du modèle français d’aménagement du territoire. Mais cette crise économique, urbaine, sociale et culturelle est surtout une crise géopolitique. L’emploi du terme peut surprendre, car il est surtout associé à des conflits entre Etats sur des questions de frontières ou entre groupes ethniques. Ici pas de massacres ou d’armées en mouvement, mais des manifestations et du lobbying. Les acteurs sont différents – élus locaux, entreprises, chambres de commerce, administrations, associations -, mais les rivalités qui les opposent portent elles aussi sur des territoires. Chaque conflit, chaque débat sur un projet ou une politique d’aménagement est l’occasion de rediscuter de l’intérêt général. Comment intégrer les nouvelles aspirations de la société, l’apparition de nouveaux acteurs et de nouvelles pratiques, comme la concertation, pour renforcer l’efficacité de l’action publique ? C’est à l’exploration de cette question qu’est consacré cet ouvrage.
Philippe SUBRA
Géopolitique de l’Aménagement du Territoire
Armand Colin – 2014 – 350 pages
Après avoir été un projet national, partagé par la quasi-totalité des acteurs, l’aménagement du territoire connaît une rupture importante depuis une trentaine d’années. Ce qui hier faisait consensus et relevait de l’évidence est aujourd’hui un peu partout l’occasion d’épreuves de forces. Ces conflits, de plus en plus fréquents sont extrêmement divers dans leur contenu, leur logique, leur dynamique, leur durée ou leur échelle. Cependant, au-delà de leurs différences, ils posent une même question capitale : celle de la faisabilité des politiques d’aménagement.
La nouvelle histoire des idées politiques
L’histoire des idées politiques s’est longtemps résumée au commentaire savant de grands penseurs ou de grandes questions éternelles. Partout dans le monde, les entreprises de refondation se sont pourtant multipliées depuis les années 1970, portées par des approches parfois divergentes, mais s’accordant sur la nécessité de ne pas traiter les idées comme des objets désincarnés. Etrangement, ces développements n’ont eu, encore récemment, que peu de retentissement en France. C’est à cette situation que remédie cet ouvrage. Disséquant les apports d’écoles consacrées (école de Cambridge, sémantique historique allemande, généalogie foucaldienne, histoire sociale des idées politiques bourdieusienne, etc.) et mettant en perspective des thématiques particulières (idées et milieux populaires, idées et décision publique, etc.), il offre des réponses à des questions essentielles : qu’est-ce qu’une idée politique ? Les idées politiques sont-elles le fruit du seul génie créateur de leurs auteurs ? Gouvernent-elles le monde ?
Arnault SKORNICKI et Jérôme TOURNADRE
La nouvelle histoire des idées politiques
La Découverte – 2015 – 125 pages
Cet ouvrage dresse un inventaire complet de l’histoire des idées politiques. On part de l’école de Cambridge et du contextualisme : il n’y a pas l’histoire d’une idée, mais une histoire de ses usages divers. Pour comprendre un auteur, il faut saisir son intention. Le contexte rhétorique et intellectuel doit être étudié par l’historien pour retracer le sens des textes du passé.
La peur exponentielle
C’est une nouvelle venue à ajouter à la liste de nos peurs collectives, et son objet est des plus inattendus : un concept mathématique abstrait. Déclinable à l’infini, la peur de l’exponentielle est une réalité contemporaine autant scientifiquement construite que parfaitement irrationnelle. Elle constitue la matrice originelle des discours alarmistes fondés sur la crainte d’un crash collectif sur les limites du monde : épuisement des ressources naturelles, démographie mondiale, réchauffement climatique…
Cette peur qui n’avait jamais été identifiée pour elle-même, trouve ses origines dans l’histoire du concept d’exponentielle et de ses multiples récupérations mythiques ou idéologiques à travers les âges. Aujourd’hui comme hier, la même légende orientale est invoquée, celle d’un grain de blé qui se multiplie sur les cases de l’échiquier pour finir par remplir le monde tout entier. La différence est que, comprise autrefois comme promesse d’abondance, l’exponentielle est aujourd’hui l’étendard mathématique de notre peur de l’avenir.
Benoît RITTAUD
La peur exponentielle
PUF – 2015 – 405 pages
Ouvrage exceptionnel, à lire absolument.
Plaidoyer pour une démocratie populaire
Si le caractère universel des droits de l’homme et de la démocratie représentative peut être contesté et suscite dans certains pays des rejets si violents, c’est peut-être qu’il s’agit de produits singulièrement occidentaux. C’est la thèse radicale reprise par Pascal Mounier qui définit la nature de notre réalité occidentale un « tripalium » civilisationnel, et en notant qu’il nous tient debout, mais prisonnier entre les trois piliers : politique, économique, moral.
Et il choisit d’observer notre civilisation occidentale sur ces trois registres, en interrogeant la démocratie représentative, le capitalisme, la morale judéo-chrétienne, c’est pour prendre la bonne mesure de la dimension existentielle de notre crise de civilisation : faillite de la démocratie partisane, incapacité du Marché à satisfaire les besoins humains et à respecter l’environnement, profonde crise morale de nos sociétés.
Et quand, plus précisément, il s’attache à analyser les conditions de l’émergence de notre système de gouvernement, à dénoncer sa prétention démocratique, c’est pour, après avoir rappelé les fondamentaux philosophiques de la vraie démocratie, proposer des pistes d’une refondation politique et sociale. Et ce plaidoyer pour une vraie démocratie, directe, horizontale, réinterroge l’idée de représentation pour justifier le tirage au sort comme seul processus d’élection authentiquement démocratique.
Pascal MOUNIER
Plaidoyer pour une démocratie populaire
L’Harmattan – 2015 – 260 pages
« On nous parle depuis plusieurs décennies de crise, et effectivement nous vivons depuis bien trop longtemps une crise profonde de la modernité qui est une crise de civilisation »
Dans un préambule, Pascal Mounier fait le constat de rupture tant sur le plan économique que sur celui des comportements (individualisme, perte de sentiment national) et sur le plan politique du rejet du Système. Il va donc en faire la démonstration et dénoncer les raisons qui nous ont amené à cette situation.