Le Modèle californien / Comment l’esprit collaboratif change le monde

La Californie, où sont nés Internet et les technologies qui ont bouleversé notre monde, est au cœur de l’économie mondiale. Elle est aussi le lieu où s’inventent un nouveau modèle de société et un autre imaginaire politique. Fondée sur la collaboration et le partage, valorisant l’innovation, l’entrepreneuriat et l’association, cette société nouvelle offre au reste de la planète l’image d’un avenir possible.

Monique Dagnaud invite dans ce livre à examiner de plus près ce défi lancé par la Californie, et à mesurer aussi ce que cet esprit collaboratif peut apporter de neuf à notre pays. Une analyse du phénomène californien, jamais encore menée en France.

Monique Dagnaud

Odile Jacob – 2016 – 204 pages

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Economie des clusters

Lorsque l’on évoque le terme de cluster (grappe industrielle ou pôle de compétitivité), c’est le fabuleux destin de la Silicon Valley qui vient à l’esprit. Cette dernière est devenue un lieu de pèlerinage pour des délégations d’entrepreneurs et de décideurs publics, les premiers cherchant à y percer les secrets de la créativité, les seconds espérant y découvrir les formes d’incitations publiques pour retrouver le chemin de la croissance.

Mais connaît-on vraiment la mécanique complexe des clusters ? Quels outils possèdent la science économique et d’autres disciplines connexes pour analyser leurs performances ? Le rendement de la dépense publique en faveur des clusters est-il à la hauteur ?

Jérôme VICENTE

La Découverte – 2016 – 125 pages

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La désinformation, les armes du faux

Info, intox ? Complot, rumeur ? La désinformation serait partout, et la vérité nulle part. Ces questions obsèdent nos sociétés où il semble qu’en ligne tous puissent s’exprimer et que rien ne doive rester caché. Pourtant la désinformation a une histoire. Elle s’exprime pendant la guerre froide et accompagne la mondialisation, avant que le Web et les réseaux sociaux ne lui ouvrent de nouveaux horizons.

En explorant les mécanismes de ce qui nous abuse et que nous refusons parfois de croire, des systèmes de pouvoir apparaissent et de nouvelles formes d’idéologie se manifestent. Quand la vérité des faits devient l’objet central de nos luttes, la désinformation est plus qu’une question morale : elle est un enjeu stratégique.

François-Bernard HuYghe

La désinformation, les armes du faux.
Armand Colin – 2016 – 190 pages

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Capitalisme : Histoire d’une révolution permanente

Quand et où le capitalisme est-il né ? Est-il le fruit de circonstances favorables ou a-t-il émergé grâce à la volonté des hommes ? Relève-t-il de la marche inéluctable vers un progrès inévitable ? Est-il forcément lié à l’Occident et à la démocratie ou peut-il s’épanouir ailleurs et sous d’autres formes ?

De l’Angleterre du 17e siècle à la Chine du 21e siècle, l’auteur retrace l’histoire de ce modèle devenu le fondement de nos société modernes, source de changements et de renouvellements permanents, parfois restreints et prévisibles, parfois profonds et incontrôlés.

Elle s’attache à démontrer que le capitalisme est avant tout un phénomène culturel quand les économistes, avec leurs modèles mathématiques, l’entourent de l’aura mystique d’un mécanisme autonome. Il nous serait donc possible de modeler ce formidable système de production de richesse pour qu’il soit au service des hommes et non au service de l’argent.

 

Joyce APPLEBY

Piranha – 2016 – 525 pages

 

            Ouvrage majeur !

Dès la page24, le ton est donné, l’auteur appuyant les découvertes de Max Weber. Selon ce dernier le capitalisme moderne fut un sous-produit de La Réforme. Cette morale de l’effort allait se nicher dans tous les recoins de la société ordinaire, un utilisant le scalpel de la rationalité pour exciser les appendices de la religion papiste. Ce qui transforma les habitudes, c’est la moralité et la rationalité que les puritains introduisirent dans le monde du travail, conférant au travail une valeur religieuse que les aristocrates lui avaient refusée.

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Pour une autre globalisation

 

La globalisation est appréhendée ici comme le moment économique, politique, et idéologique- d’une séquence géopolitique des rapports sociaux.

            L’auteur critique d’abord les ruptures que la globalisation actuelle introduit dans ces rapports. Les unes sont liées à une domination des rentes et de la valeur de l’argent, alors que d’autres sont davantage inscrites dans une histoire des impérialismes ou des colonisations. Leur rencontre est d’autant plus inédite qu’elle porte les prémisses d’une « désoccidentalisation » du monde.

            L’auteur brosse ensuite les perspectives d’une autre globalisation contre les politiques identitaires, ou celles qui prônent une compétitivité entre économies nationales. Il propose au contraire d’engager des chantiers transnationaux de coopération au service du développement durable et du bien commun, en privilégiant de vastes territoires comme l’espace méditerranéen.

 

Roland GUILLON

L’Harmattan – 2015 – 245 pages

 

Pour parler de la globalisation, l’auteur se penche particulièrement sur trois types d’activités; les syndicales, les politique et les artistiques. Prenant de la distance avec l’approche pour laquelle la globalisation déboucherait sur une homogénéisation sociale à l’échelle mondiale, il prône une étude multidimensionnelle car la globalisation n’élimine pas les formes anciennes des rapports sociaux.

Le processus de globalisation initié par les pouvoirs économiques et politiques entraine une diffusion des modes de production et de consommation occidentaux mais favorise aussi l’expression de communautés non occidentales. Il est nécessaire de situer les règles et les rôles de ces trois activités et d’interroger leur valeur économique autant que morale et même symbolique pour l’activité artistique.

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La Russie / Entre peurs et défis

 

La Russie fait peur. Un président américain n’hésita pas à parler de l’URSS comme d’un « empire du mal », et la crise ukrainienne a remis cette notion au goût du jour à propos, cette fois, de la Russie. On parle du « pouvoir de nuisance » du Pays alors que d’autres évoquent une « impuissance génétique » des Russes à la démocratie. La Russie de l’ère Poutine ne cesse d’inspirer la méfiance, et jamais son image n’a été aussi négative.

Or, dans le même temps, c’est la Russie elle-même qui a peur.

Vingt-cinq ans après la fin de l’URSS, le Pays, ses élites, sa société civile sont traversés par toute une série de hantises. Les ébranlements successifs traversés dans les années 1980-1990 ont remis en cause bien des certitudes acquises. Et, partagé entre des aspirations réformatrices et la crainte d’une société libérale, le Pays semble tenté par le repli dans un nouvel isolement.

 

Jean RADVANYI & Marlène LARUELLE

Armand Colin – 2016 – 240 pages

 

Fort justement, le livre s’ouvre P.6 sur un poème très connu des… poètes… et des amis de la Russie.

            « On ne peut pas comprendre la Russie par la raison,

            On ne peut pas la mesurer,

            Elle a un caractère particulier,

            En la Russie, on ne peut que croire. »                     Fiodor Tiouttchev

 

Un Russe sur cinq meurt des suites de sa consommation d’alcool, à quoi s’ajoute le statut peu enviable pour la Russie de leader mondial de la consommation d’héroïne (une place que le Pays partage avec l’Iran). Avec environ 70 tonnes consommées par an, soit près du quart de la consommation mondiale, la Russie compte, selon le service fédéral de lutte contre les drogues, plus de 8 millions de citoyens consommateurs de drogue.

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Le nouvel ordre électoral

 

Le tripartisme bouscule le jeu politique français, la gauche et la droite étant désormais talonnés par un Front National à 28 %. On prédisait un effondrement de la gauche, mais – première surprise – elle a fait jeu égal avec la droite au premier tour des élections départementales de 2015, puis l’a doublée aux élections régionales de la même année. Deuxième surprise : au second tour, le tripartisme provoque des duels d’une nature inédite. Grâce à une méthode statistique et cartographique nouvelle, Hervé Le Bras passe au crible les résultats électoraux des communes, des cantons et des régions. La formation de « fronts républicains » peut-elle perdurer dans ce nouveau contexte ? Quel est l’impact de la division de la gauche sur cette recomposition ? Quelle est la porosité entre la droite et l’extrême-droite ? Répondre à toutes ces questions, c’est comprendre les bouleversements politiques français depuis vingt ans. C’est aussi définir les termes de la prochaine élection présidentielle et des législatives qui l’accompagneront.

 

 

Hervé LE BRAS

Seuil – 2016 – 140 pages

 

            Quel livre décevant !

La quatrième de couverture du livre annonce une méthode statistique et cartographique nouvelle ; où-est-elle ?

Se référer aux cantons de la Troisième République, est-ce novateur ou révélateur d’une paresse d’analyse ? Les enquêtes (Cevipof et autres) montrent que pour 85 % des électeurs français, le canton n’a aucune signification concrète… même en milieu rural où il pourrait avoir « subsisté » dans les esprits… mais pas dans les faits.

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La spirale du déclassement

Notre civilisation de classe moyenne est à la croisée des chemins. Alors qu’elle définissait le projet des démocraties modernes, elle fait face à des défis majeurs. La recristallisation en masse des inégalités, la mobilité descendante, l’écrasement du pouvoir d’achat des salaires relativement aux prix des biens immobiliers, la paupérisation de cohortes entières de jeunes surdiplômés et la globalisation porteuse d’une montée aux extrêmes de la concurrence forment ensemble une spirale de déclassement aux effets potentiellement dévastateurs.

Les inégalités de classes et la fracture des générations se renforcent mutuellement : à raison de la dynamique de repatrimonialisation, les écarts au sein des nouvelles générations sont appelés à se radicaliser. Ce sont autant de phénomènes dissimulés sous le voile du déni, qui risquent de réduire à néant l’ambition de laisser à nos enfants un monde meilleur…

 

Louis CHAUVEL

 

Seuil – 2016 – 210 pages

 

Une fois n’est pas coutume, plutôt que de présenter une NDL personnelle, je propose deux présentations de l’ouvrage parues dans : A/ Le Télégramme du 08 Octobre 2016 – B/ Ouest-France du 14 Décembre 2016.

Néanmoins, j’ai exploré ce que pouvait bien signifier « classe moyenne ». Il en existe trois définitions :

  • Selon les fonctions professionnelles : technicien, management intermédiaire, contremaîtres, artisans, indépendants ; soit environ 30 % de la population active en France.
  • Un salaire compris entre 80 % et 120 % du revenu médian : 55 à 58 % des Français en feraient partie.
  • Le sentiment personnel des intéressés : 68 à 70 % des Français se considèrent comme faisant partie des classes moyennes.

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Les qualités de l’Homme (Manifeste)

Nos générations sont les premières à pouvoir espérer que l’on saura bientôt expliquer comment fonctionne notre esprit. Déjà, nous connaissons beaucoup de choses sur la géographie intérieur de notre occiput, nous commençons à entrevoir comment ses différentes constellations travaillent ensemble pour produire la conscience, et certains imaginent la manière d’augmenter nos capacités et de dépasser les frontières de l’humain.

C’est ainsi en termes nouveaux que la question du corps et de l’esprit se pose. Savoir comment notre pensée s’articule et se traduit en actes nous guérira-t-il de nos passions destructrices ? La science du cerveau règlera-t-elle la question de l’être, ce que nombre de neuroscientifiques semblent considérer comme une évidence ?

Ce livre n’est pas un ouvrage de science mais de philosophie. Il s’adresse à tous ceux qui sont curieux de savoir ce que la connaissance du fonctionnement du cerveau va changer dans l’existence. De ce parcours émergent l’horizon d’un nouvel humanisme.

 

Valérie CHAROLLES

Fayard – 2016 – 160 pages

 

Petit livre, réflexion majeure.

A propos de l’amour, VC nous invite à des passions libérées. Dans le Monde d’avant le 20e siècle, la zone de chalandise amoureuse pour les paysans s’étend sur quelques villages et ne dépasse pas les limites du canton en dehors des exodes provoquées par la faim. Plus tard, mobilité aidant, le brassage prend corps, et l’application de la règle non écrite et millénaire de parité de patrimoines ou des positions entre époux devient impossible.

Nous sommes les premiers pour qui, grâce à la contraception, l’acte sexuel est délié des contraintes de l’enfantement ; nous sommes en capacité de pratiquer la sexualité sans crainte que cet acte ne produise des conséquences jusqu’à notre mort.

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Marché-Monde ou Ecomunisme

Cet ouvrage met en évidence trois dimensions majeures de la compréhension du déroulement de l’histoire : L’intentionnalité marchande qui est le ciment de la civilisation de l’ordre (chef, rite, devin, argent) et l’avènement du capitalisme, son stade final ; L’opposition irréductible entre l’esprit de concurrence et l’esprit de partage à reconquérir, laquelle se trouve au cœur du combat anticapitaliste ; L’échec des pseudo-communismes qui nous invite à mettre en œuvre de nouveaux paradigmes révolutionnaires mais aussi une lutte des classes non séparable d’une praxis éthique et libératrice.

            Pour ce faire, l’auteur prend en compte l’historicité classique en s’attachant à démontrer, depuis l’aube de l’humanité à nos jours, le caractère éminemment déterministe et parfois régressif de la construction des sociétés humaines qu’il déploie en une série de temps significatifs : temps des créations, des annonciations, des objections, des révolutions, des exterminations, des libérations, de l’expansion, du déclin et de la crise généralisée. Tout cela va dans le sens signalé au départ d’une dominante marchande, fétichiste et concurrente, dont les actions perverses et destructrices des divers pouvoirs qui l’ont portée rendent d’autant plus crédible la nécessité de mettre en œuvre une autre politique, apte à nous conduire au Marché-Monde vers le post-capitalisme. Cette entité à construire, que l’auteur nomme Ecomunisme, tient compte des errements du marxisme-léninisme, et exprime avec justesse ses préceptes idéologiques et philosophiques : le progrès vraiment utile à l’homme, l’égale différence et l’apprentissage du partage, porteurs d’émancipation.

 

André PRONE

L’Harmattan – 2016 – 250 pages

 

Le lecteur averti pourra zapper les pp.09 => 92.

Le lecteur entrant en connaissance du sujet y trouvera un résumé assez complet de l’évolution de l’économie-monde chère à Fernad Braudel.

Dans le chapitre « Déclin et temps de crise généralisée », AP reprend à son compte sans discernement les mantras médiatiques sur les pollutions généralisées, les ressources planétaires quasi-épuisées, le déclin des USA…etc…

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